Pour garder l’intérêt, il me faut le doute, la recherche. Si le résultat est escompté, à quoi bon aller…
Il s’agit encore ici d’un balancement d’ondes qui agitent trois couches enroulées dans le bloc, un aller et retour avec des renforts d’intensité qui pourront, je l’espère, former des paliers et permettre ainsi l’escalade, à la façon des acrobates qui se soulèvent l’un l’autre, en plusieurs temps pour graduer l’effort et former une longue chaine .
sculpture en pin Douglas , Ø12 x 90
La vision que j’en ai est encore trop nébuleuse pour que je me rende compte des réelles possibilités de prises entre les 3 éléments en changeant de palier pour se superposer.
C’est ce que j’aime…
...chercher, tâtonner pour voir si ça marche et me conforter dans l’idée que l’accord de rythme permet le développement…
...et ce rythme, le régler en successions variables : en nature, les remous se transmettent en changeant d’intensité, par le fait des lois physiques ou d’interférences externes (le battement d’aile du papillon qui finit par provoquer la tornade).
Dans mon projet, ces sinuosités sont peut-être déjà belles à voir, mais elles perdent de valeur si elles ne servent pas une intention.
Ce n’est pas la belle chose qu’il me plait de créer, c’est rendre manifeste une énergie tendue vers un but, une énergie qui se déploie dans un univers clos, le tronc, pour en sortir : l’énergie de la vie… ou la force de nos désirs.
Quand je trace ce retournement incessant de gestes alternés qui enserrent puis se laissent prendre, je vois dans leur transmission de l’un à l’autre comme un accueil réciproque, un dialogue en cours.
Je les laisse séparés...
leur dégagement a été très laborieux et j’ai dû réduire beaucoup les épaisseurs pour l'obtenir. J'espère pourtant conserver des marges suffisantes pour leur recomposition en hauteur.
Rien n’est sûr, mais cela ne me préoccupe pas trop… si cela ne marche pas, reste toujours l’intention qui a servi à moduler les courbes … leur état actuel et … d’autres rondins pour retenter !